Dans un point d'interrogation j'ai placé ma vie.

Dans le vide de l'univers je laisse planer mon cri et ma douleur.

Je promène mes désillusions dans un temps qui se dérobe.

Je me noie dans le glauque de tes yeux.

Je me refuse à vivre sans passions.

Le dos au mur, je redeviens sauvage.

Ma quête est la lumière.

A la pointe du jour, j'enfile mes songes.

Ma vie est une histoire que l'on oublie déjà.

J'aurais voulu sourire, je n'ai fait que gémir.

Plus je me cherche, moins je me trouve.

Je ne peux qu'essayer encore et encore.

Je suis bien de mon temps, je suis futile.

Je me sais si petit que j'en deviens énorme.

Je me délecte à la vue de ce monde en chute libre.

Ma maison c'est le monde, mon jardin c'est l'univers.

Au fond, je n'existe pas vraiment.

Partout, je recherche les sources possibles de mon plaisir.

Mon âme vogue aux larmes de mes nuits.

Je suis comme vous, moi aussi j'ai peur de vivre.

Mes envies sont mes faiblesses.

Je suis un corps qui vit autour d'une âme qui crie.

J'ai dans la tête des lobes qui pourrissent.

Je suis ma propre prison.

Ma vie se nourrit de la haine et du désespoir.

J'ai des besoins qui me font peur.

Mon frère, sais tu que tu te mens?

Je n'entends plus guère le chant de la raison.

Toujours, je parie sur l'espoir.

Où que j'aille, le monde vient avec moi.

Avec le temps, je n'ai plus la force d'être moi-même.

Je suis une bulle de vide au sein d'un monde creux.

Mes instincts s'attaquent à ma raison.

J'ai entre mes cuisses bien des soucis.

Je suis une entité vivante qui hurle.

Plus je creuse en moi-même et plus cela pue.

Je crois en moi et c'est déjà beaucoup.

Sans passé, je n'ai pas de présent et encore moins de futur.

Dans les bras de la nuit, je rêve ma vie.

Je te souhaite vierge et vicieuse.

J'ai du pouvoir plein les mains et de la merde sur les doigts.

Je n'ai rien à redire aux sensualités vulgaires.

Je veux suivre mon chemin d'ombres et de lumières.

Je te voulais de nuit et je n'ai que tes jours.

J'aime à croquer la vie jusqu'au sang.

Mes souvenirs sont des coussins où j'aime à me prélasser.

J'ai la tête dans les nuages et des orages plein les yeux.

La peur me ronge lentement, profondément.

Chaque jour, je pisse sur le mur de la honte et j'en suis sûr, un soir, il s'écroulera.

Je serre les poings mais ne juge point.

La mort, j'en parle trop pour ne pas la craindre.

Je veux boire à tes lèvres et vomir sur tes seins.

Au fond, je veux bien faire et laisser rire.

Je veux pouvoir me lever et dire "NON".

Si je pouvais soulever le monde, je le jetterais.

Je plonge en moi-même au risque de me perdre.

Je suis le centre et le contour de mon univers.

Je suis en chacune de mes cellules.

J'ai l'oeil myope et la main presbyte.

Je ne veux rien savoir, je veux juste tout comprendre.

Toujours, je suis en excès de moi-même.

J'aime à n'être qu'un autre.

De la vie, je veux la part du lion.

Il m'est impossible de mettre mes pensées au repos.

J'ai de la force plein mes rêves.

Souvent, j'ai l'impression d'avoir oublié d'être.

J'ai dans mon coeur un soleil qui brûle.

Je n'ai pas de mots assez durs pour tuer le temps.